Rob, de son réel prénom, Robert, était un homme dont l'existence avait été rendue plus difficile par la société elle-même et son racisme quotidien. S'il avait d'abord fait de son mieux pour fuir le moindre conflit, Rob avait finit par se montrer de moins en moins patient avec l'injustice. Après tout, ce n'était pas à lui de se plier à la violation de ses droits fondamentaux, à la violence à son égard, notamment de la part de la police, pour une unique raison : sa couleur de peau. Ou plutôt, le racisme. Ce n'était après tout pas de sa faute s'il devait subir les plus mauvais traitements auxquels on pouvait penser. Il n'avait jamais fait preuve d'une once d'animosité. Il n'était certes, pas l'homme le plus chalereux qu'il soit, il était même, plutôt froid, pour autant, il ne s'était jamais montré violent. Il faisait preuve d'un sang froid exemplaire, et ce, même en période apocalyptique. Rob avait toujours privilégié la conversation à l'usage des mains. C'était probablement la raison pour laquelle il était encore en vie. Sans mentionner, évidemment, la grande endurance qu'il possédait ainsi que la rapidité à laquelle il apprenait. Il avait, ainsi, appris à se servir d'une arme, à se faire discret, et, enfin, à prendre du recul sur de nombreuses situations. Tuer avait été tout d'abord difficile pour lui. Mais dans un tel monde, où la cruauté et la violence de l'humain ressortait, il avait dû se faire à l'idée que, parfois, c'était bien sa vie contre celle d'un autre individu. S'il ne tuait pas, c'était peut être bien lui qui devrait mourir, qu'un tel acte soit justifiable ou non. Parfois donc, il devait tuer tout simplement pour pouvoir survivre. Ainsi était devenu le Monde. Dans sa vie passée, Rob s'épanouissait dans son métier de pompier. Persévérant, énergique et déterminé, Rob y consacrait une très grande place dans sa vie. Il prenait parfois de grands risques, mais il était tout simplement incapable de ne pas faire tout son possible pour résoudre une situation. Abandonner ne faisait pas parti de ses principes de vie. Et cela lui portait parfois préjudice, puisqu'en situation de grand danger pour sa propre vie, il se refusait de capituler. Il savait que ce n'était pas ce qu'il y avait de plus raisonnable, cependant, c'était plus fort que lui. Il était têtu, et, malgré toutes les reproches que l'on avait pu lui faire à ce sujet, il n'avait jamais tenté de faire quoi que ce soit pour changer. Pour lui, personne ne changeait réellement. Et lorsqu'un changement semblait s'effectuer, selon Rob, il ne s'agissait pas d'une modification, mais du naturel, enfoui quelque part, qui, en fait, ressortait enfin et se dévoilait au reste du Monde. Rob avait toujours eu du mal avec la notion de pardon. Il ne pouvait pas tout pardonner, des broutilles, il en était bien capable, seulement, pour des choses plus graves, il ne savait pas accorder de seconde chance.
Rob ne s'était jamais senti ni très à l'aise, ni mal à l'aise avec autrui. Tout dépendait généralement de qui se tenait devait lui. Il savait faire preuve de patience et avait la capacité de mettre les autres en confiance. Il n'avait pas la volonté d'être très entouré, pour autant,il avait quelques relations auxquels il tenait. Tout d'abord, il y avait ses relations familiales. Rob avait toujours été proche de ses parents ainsi que de son frère et de sa soeur. Il avait fait de son mieux pour tenter de les avertir et de les protéger lors de l'apocalypse. Néanmoins, il était arrivé trop tard pour les sauver. La seule personne qu'il avait finalement pu garder près de lui un temps fut son épouse. Epouse qu'il avait toujours chérit et traité de manière respectueuse. Quant aux relations amicales, par les temps qui couraient, il fallait admettre que Rob en était moins friand. Il avait la conviction que, plus on était détaché des autres, et plus il serait simple de survivre. En théorie, il avait prévu de s'attacher le moins possible aux autres. Il lui semblait que c'était ce qu'il y avait de plus prudent à décider. Seulement, en pratique, c'était bien plus complexe à mettre en place. Des liens particulièrement forts pouvaient se former avec une grande rapidité lorsque l'on devait se battre pour ne pas mourir. Notamment face à de dangereuses créatures ou alors face à des ennemis qui pouvaient être encore bien plus dangereux finalement que tous ceux qui avaient été touchés par le virus.
Elle avait fait de son mieux pour lui en venir en aide, il le savait, et il avait été fier d'elle en la voyant ainsi, prendre son courage à deux mains avant de tirer pour la première fois sur un individu. Rob lui avait appris à tirer et à viser, cependant, il avait toujours su qu'elle aurait eu beaucoup de mal à mettre en pratique ses entraînements sur un Homme. Et pourtant, elle l'avait fait. Probablement parce qu'elle s'était retrouvée dans une situation de désespoir. Et quand bien même il était fier qu'elle puisse enfin démontrer -et notamment à elle-même- à quel point elle était courageuse, Rob n'avait qu'une volonté, qu'elle se sauve. Qu'elle s'en aille et qu'elle ait la vie sauve. Et, enfin, il cru qu'elle avait finalement compris. Elle démontra d'abord une certaine résistance à partir, à prendre la fuite, mais ce fut avec un immense soulagement que Rob l'aperçu sauver sa peau. Cependant, elle dû s'en aller avant même de pouvoir le voir s'en sortir. Désormais, Rob avait enfin un objectif depuis l'arrivée de l'apocalypse, et, celui-ci, n'était autre que de la retrouver. Peu lui importait le temps qu'il lui faudrait, il finirait par rejoindre Sara, où qu'elle soit.
