S'il venait à en croire la majorité des Hommes de son village, y comprit son roi, Eivind n'était rien de plus qu'un fils de chrétien. Chrétien qu'il ne connaissait pourtant pas et dont il n'avait jamais voulu connaître de part la mémoire et les souvenirs de sa mère. Cette dernière n'était autre qu'une grande völva qui avait fait l'objet d'un mariage plus ou moins forcé, en tant que seconde épouse, avec l'homme qui régnait, Guttorm Celui-ci considéra la présence d'Eivind comme étant une humiliation à son insu. Jamais il n'aurait pu le prendre pour fils ou l'élever tel quel ; lorsqu'il fit son arrivée sur la terre Scandinave en compagnie de sa génitrice, il était déjà âgé de six ans ; en outre, son défunt père biologique n'était qu'un Saxon, croyant en l'existence d'un faux Dieu.
Eivind eu pour objectif de vie de devenir un guerrier si puissant, qu'il serait reconnu dans le Monde entier. Ce fut, par ailleurs, la prédiction d'avenir dont lui avait fait part sa mère. Le Destin avant tout.
Eivind, « celui qui est toujours victorieux »
Pour sa mère, Eivind était capable de tout. Malgré toutes les difficultés avec lesquelles elle avait pu l'élever, elle lui avait offert autant d'affection que de principes possible. Lorsqu'il n'était encore qu'un jeune garçon, il était l'objet de moquerie, notamment à cause de son origine, mais il constituait également le bouc émissaire du roi ; il s'agissait, en quelque sorte, d'une vengeance personnelle à l'égard de son épouse. De quel droit s'était-elle attribuée l'autorisation d'amener et d'élever un enfant qui fut conçu par un anglais ? Et pour ce qui fut de son éducation, il fallait dire que la jeune mère avait prit son rôle bien au sérieux.
« Les soldats d’Odin avançaient au combat sans armure, semblables à des chiens ou à des loups enragés, ils mordaient leurs boucliers ; forts comme des loups ou des ours en furie, ils foulaient au pied leurs ennemis ». Conta-t-elle un soir avant que son enfant ne s’endorme. Ce fut à cet instant qu’Eivind rêva davantage encore de guerre ainsi que de l’apprentissage de l’art du combat. Et sa mère continuait à l'encourager pendant que lui-même ne s'arrêta jamais de désirer avec autant d'ardeur le jour où il prendrait part à son premier raid. E ce fut, des années plus tard, que ce jour tant attendu fit finalement son arrivée. L’excitation était à son paroxysme pour Eivind alors qu’il venait de monter à bord d’un drakkar. Celui qui l’amènerait pour la première fois sur les terres Saxonnes en tant que viking. Avant qu’il ne quitte le territoire qu’il habitait pour de bon, avant ce voyage maritime, sa mère le rejoignit afin de lui adresser quelques mots « Tu tueras tes ennemis, tes pas te guideront d’une telle manière, qu’aucune lame ne te frôlera, mon fils. » Et, dans ses yeux, Eivind pu apercevoir une fierté sans nom, tandis qu’aucune once de crainte ne se manifesta. Enfin, elle le prit dans ses bras, et le laissa, regagnant la terre ferme.
" C'est ma personne que les Dieux ont choisi. Tôt ou tard, tous ceux qui se seront mis au travers de mon chemin s'en mordront les doigts. Quoi qu'après tout, tous se montraient fidèles à leur roi. C'est sur lui que ma vengeance se réalisera. "
" Il est vrai que j'aspire au pouvoir ainsi qu'à l'admiration d'autrui. A quoi bon le nier ? Que personne ne se fasse d'illusion, lorsque le moment sera venu, je défierai Guttorm lui même, et vaincrai. Ainsi, je pourrai rendre justice à ma mère "
Pendant un temps, Eivind fut privé de batailles de quelque importance qu'elles furent. Durant quelques années, il n'avait eu personne avec qui s'entraîner à manier les armes. Ce fut grâce à l'arrivée d'un homme, Aasvald Auðunarson, qui devint par la suite, un ami pour Eivind, que son potentiel pour la guerre pu naître à l'âge adulte. A partir de là, il ne fit qu'accroître. Jusqu'à ce que, finalement, on décréta que la participation du jeune homme lors des raids, était nécessaire, puis, enfin, précieuse.
Par la suite, il fut apte à choisir son arme de prédilection : l’épée ; plus précisément, l’épée Ulfberht . Cette variété d'épées possédait une plus grande résistance et une plus grande élasticité que les autres épées de leur temps et était destinée à pénétrer plus facilement la cotte de mailles ainsi qu'à s'extraire du bouclier de l'adversaire sans se briser ni se coincer, conférant à l'assaillant une force de frappe supérieure et une plus grande mobilité après qu'il eut porté un coup à son adversaire.
Les Dieux étaient désormais avec lui, et ce qu'ils avaient partagé à sa mère s'était ainsi révélé, en partie, véridique.
Eivind était un guerrier dont la force physique mais également mentale était devenues indispensables pour les guerres qu'il fallait remporter.
