Accrochée à ses idées, Psychélia Estey est une personne tout à fait entêtée, elle peut par ailleurs se montrer très sensible, innocente, mais cela dépendra de qui se tiendra face à elle, ou plutôt, dans quelle circonstance elle se retrouverait, auquel cas, elle se montrerait passive, voire cruelle. Plus largement, elle se comportera de la façon dont on la connaît habituellement en public : autrement dit, douce et pure. Depuis un temps, elle devint une manipulatrice hors paire, jouant la jeune fille chrétienne modèle tandis qu'une noirceur s'emparait toujours davatange d'elle, qu'il s'agisse de sa volonté ou de son coeur.
Cependant, elle éprouve une haine particulière à l'encontre de l'Homme en général, selon elle en permanence assoiffé de sang, de pouvoir, et de fornication. Fille unique, elle fut victime de surprotection de la part de ses parents qu'elle chérit malgré tout. Consciente des dangers de la société, elle cache un grand secret, et personne, hormis sa famille n'est au courant de sa véritable nature ; en effet, Psychélia, dont le nom est en grande partie composé de "Psyché", déesse de l'âme n'est autre qu'une sorcière. Depuis, son géniteur, aspirant à voir sa fille pleine de sagesse et d'espoir, voit son enfant être peu à peu alimentée par la haine de la société dans laquelle elle vit, de plus en plus sous l'influence du Kenaima, l'esprit malfaisant, s'occupant de changer la vie de ses victimes, en mieux. Le Kenaima, que la famille Estey avait toujours refoulé et dont elle aspirait parvenir à apprendre à la dernière de la lignée à lui resister. Or, Psychélia ne montra jamais la volonté de repousser le Kenaima, en réalité, l'idée d'être une femme puissante lui plaisait bien, et son nouvel espoir était désormais de devenir cette figure dominante sur ces faibles hommes appeurés de magie au point de décimer de nombreuses femmes. Loin d'elle à présent l'idée -finalement répugnante- de devenir une autre de ces épouses puritaines modèles aux allures pleines de pudeur soumises à de nombreux interdits.
Salem, 1692
Peu de temps après l'éxécution de la première femme accusée de sorcellerie, Bridget Bishop, ce fut le nom de Rebecca Nurse, tante de Psychélia, qui s'attira les soupçons et accusations pour sorcellerie. Finalement, le 19 juillet 1692, Rebecca fut exécutée par pendaison le même jour que sa soeur, Mary Estey.
Désormais veuf, John Estey pu finalement vivre au grand jour son amour avec une femme dont la foi chrétienne ne pouvait être plus grande. Judith Smith. Femme dont la haine envers la fille de son amant ne faisait que s'accroître au fil du temps, haine par ailleurs, réciproque. Cependant, John, en père bienveillant et aimant, s'était juré de protéger son unique enfant envers et contre tous, si bien qu'il ne tolérait aucunement les paroles accusatrices, qu'il savait pourtant véridiques, de sa nouvelle amante à l'encontre de sa protégée, de sa sorcière, de sa fille tant aimée. En réalité, John encourageait même Psychélia à devenir, comme elle le souhaitait, plus qu'une épouse puritaine docile.
Psychélia ne découvrit que tardivement sa nature de sorcière.
Et pour cause ; ses géniteurs le lui avaient volontairement caché pour que leur enfant puisse vivre en paix, se sentir en protection et intouchable tandis que les accusations contre la sorcellerie devenaient de plus en plus fréquentes dans le Monde, d'autant plus que Mary Estey assista à la mise à mort de ses propres géniteurs. Les accusations se montraient finalement souvent infondées, sans preuve, mais la sentence demeurait identique pour chacune des victimes : la mort.
Seulement, peu de temps après le décès de sa mère qu'elle trouvait, à l'origine, injuste, Psychélia fit la découverte d'un étrange livre qui lui était destiné, lui expliquant tout en détail ; autrement dit, le fait qu'elle était une sorcière de naissance, et notamment qu'elle avait hérité de ce statut de par sa génitrice, Mary Estey. Sa première réaction fut de renier, de rejeter totalement sa nature, elle n'éprouvait qu'haine envers les sorcières, qui l'avaient, après tout, privée de sa mère. En outre, elle faisait à ce moment, partie des jeunes filles chrétiennes puritaines modèles dans cette société.
C'est ainsi qu'elle elle se retrouva accompagnée d'un petit animal, découvrant peu à peu que celui-ci n'était pas une souris comme les autres, mais qu'elle était bien là pour la guider dans sa nouvelle vie en tant que sorcière.
" Psychélia ,
Si tu lis ceci, c'est que je suis morte, et que toi, tu as pris le chemin des ombres.
J'ai scellé ce travail pour que seule toi puisses le lire quand tu auras acquis des pouvoirs et y seras familière. Mais ce qui t'attend est bien plus important et semé d'embûches.
J'ai peut être eu tort de te cacher tout ceci, mais je rêvais de te sauver de ton destin.
Maintenant, les leçons que j'aurais dû te donner, tu devras les apprendre sans moi.
Mais mon coeur et mon amour sont toujours avec toi.
Saches que tu n'es pas seule.
Tu sais depuis quelques temps que tu peux faire bouger des objets avec la pensée et sans les toucher, mais tu dois apprendre à le faire sans les émotions.Un seul éclair peut mettre feu à une forêt tout entière.Seule une main humaine peut créer un feu et soigner une flamme.
Le contrôle est la clé.
Il existe un pouvoir supérieur à tous les autres, un pouvoir divin accompagné des plus grandes responsabilités. Celles de la vie et de la mort. L'essence de toutes les choses est tangible pour toi. Avec elle, tu peux donner la vie, ou l'arracher. C'est la véritable malice qu'une sorcière peut exécuter. Tuer à distance, sans rien de plus que sa volonté.
Tu dois te demander, ma chère fille, avec de tels dons à ta disposition, pourquoi je te les ai cachés.
Parce que, ma très chère, aucun pouvoir n'est reçu sans une malédiction, et j'espère que tu échapperas au prix à payer pour ces dons. Mais en étant arrivée si loin, tu devras sans aucun doute en payer le prix.
Je suis profondément désolée mon enfant, mais tu ne pourras y échapper. Tu ne seras pas épargnée. Aucun pouvoir n'est reçu sans malédiction. Et ta malédiction, c'est lui."
Tiré du Livre des Ombres de Mary Estey
